« En France aussi » est un rendez-vous mensuel permettant de (re)découvrir la richesse et la beauté de la France. Vous pouvez retrouver toutes les participations sur la page Facebook.
Ce mois-ci, le thème « Blanc comme… » est proposé par Virginie de « Les aventures d’Arthur et Thibaut« . Bien évidemment, une telle phrase fait songer à « Blanc comme neige ». Mais j’ai traité de la neige à Marseille dans ce billet (avec de belles photos), je ne voulais pas faire doublon. Je me suis creusée la tête, entre autres avec les idées proposées par les autres participants et tout à coup, flash, j’ai su ce dont j’allais vous parler : Blanc comme l’héroïne.
Eh oui, Marseille est aussi (surtout) connue pour ses trafics de stupéfiants et règlements de compte.
C’est dans les années 1930 que le crime s’organise à Marseille. Deux malfaiteurs s’imposent : l’Italien François Spirito et le Corse Paul Carbone. Leur pouvoir dans la cité phocéenne est équivalent à celui d’Al Capone à Chicago au même moment (toutes proportions gardées).
Face à eux, un clan rival prend de l’essor : celui des frères Guérini, eux aussi Corses.
A cette époque, l’opium venant de Chine transite par Marseille avant de gagner les Etats-Unis.
En 1943, Paul Carbone meurt. Après la guerre, François Spirito est contraint à l’exil, laissant la voie libre aux frères Guérini.
Marseille est une étape clé de la route de la drogue. La morphine-base (issue de la culture du pavot) arrive clandestinement de Turquie par bateau. Elle est transformée à Marseille et expédiée sous forme d’héroïne aux Etats-Unis. La « French connection » atteint son apogée dans les années 1960. 90% de l’héroïne consommée en Amérique provient de la cité phocéenne.
Dans les années 1970, Nixon déclare la guerre à la drogue, fait pression sur la Turquie pour arrêter la culture du pavot, envoie des agents de la DEA à Marseille, etc. Face à toutes ces actions, la French connection prend fin.
La fin de la French connection laisse la place à un milieu déstabilisé. Plusieurs parrains s’affrontent : Tany Zampa, Francis le Belge. Ils essayent tous de s’assassiner les uns les autres, les règlements de compte vont bon train.
La réalité dépassant la fiction, les faits inspirent de nombreux films. Le dernier en date est La French, sorti en 2014, avec Jean Dujardin dans le rôle du juge Michel et Gilles Lelouche dans celui de Tany Zampa. Le juge Pierre Michel, arrivé de Metz, harcèle le milieu, perquisitionne à gogo, ne lâche pas l’affaire jusqu’à ce qu’il soit abattu le 21 octobre 1981. A l’époque, j’étais petite (5 ans), mais je me souviens de cet événement suivi à la télé (j’habitais en région parisienne). Voir le film m’a permis d’en apprendre un peu plus et d’en avoir une connaissance plus précise.
En écrivant cet article, j’ai appris qu’il existait des « Marseille Gangster Tour » pour découvrir toute cette histoire en balades (leur page Facebook). A essayer 😀
Pendant que les parrains s’assassinent entre eux, des réseaux importants de trafic de drogue se mettent en place dans les cités défavorisées.
En 2000, la mort de Francis le Belge laisse le milieu déstabilisé. Nous assistons à de nombreux règlements de comptes entre ceux qui tentent d’émerger et de reprendre la main.
J’avoue que je n’arrive pas à suivre… je ne suis donc pas capable de vous l’expliquer.
Un très bon livre relate toute l’histoire des parrains, ceux d’hier et d’aujourd’hui. Il s’agit de « Les nouveaux parrains de Marseille » de Xavier Monnier, publié en 2016. L’auteur a effectué une sérieuse enquête sur les anciens et nouveaux parrains. C’était intéressant de lire. En arrivant aux faits postérieurs à 2013 (date de notre installation à Marseille), j’apprenais les causes des faits divers qui ont marqué la ville. Vous pouvez trouver mon avis de lecture ici.
Voilà, voilà ce que le thème m’a inspiré 🙂
Sur ce, je vous dis, à la prochaine !
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Lol Florence ! Tu ne blanchis pas la réputation sulfureuse de Marseille avec cet article !
Pas vraiment 😀
En effet ! Pas sûre que ça donne envie d’aller à Marseille mais par contre c’est un angle d’approche très intéressant et un article bien instructif 🙂 Merci !
Cela ne doit pas empêcher de visiter Marseille. Au quotidien, cela n’est pas visible (surtout dans les lieux touristiques)
Merci Florence pour cet article décalé et peu complaisant qui m’a beaucoup intéressé. Trafic de drogue et règlements de compte sont bien des maux endémiques de Marseille : pourquoi s’interdire d’en parler ?
Habituellement, je n’en parle pas, car cela ne fait pas partie de mon Marseille, mais cette fois, j’ai trouvé que cela collait avec le thème.
J’ai cru qu’on allait voir des photos des gangs 😉
Très bonne idée!
Merci !
Certaines photos sont effectivement… comment dire, typiques 😀
C’est vrai que tout ça c’est aussi Marseille… Je n’avais pas une connaissance très étendue de ces faits donc merci pour ce résumé qui m’en apprend un peu plus !
Je n’en ai pas non plus une connaissance étendue. Je trouve cela intéressant de savoir, mais ce n’est pas une passion pour moi d’approfondir ce sujet.
Voilà une interprétation pour le moins originale du thème ! Un article très intéressant en tout cas 🙂
J’étais contente lorsque j’ai trouvé cet angle d’attaque !
Fabuleux ton article Florence. FA-BU-LEUX!
Quelle merveilleuse idée tu as eu là.
Je vais de ce pas voir la page fb des « Marseille Gangster Tour « .
Merci
Eh oui, c’est aussi cela, Marseille. Les « Marseille Gangster Tour » doivent être sympa à faire, je pense.
Très original cet article! Jamais vu le film, ni lu le livre mais les 2 ont l’air intéressants!
Si tu as l’occasion de voir l’un ou de lire l’autre, n’hésite pas 🙂
Bien joué, d’avoir pensé à ça pour le thème du mois. Palme de l’imagination, je pense !! J’ai vu le film « La French », j’étais vraiment surprise d’apprendre à quel point Marseille était une plaque tournante à l’époque. Avec les Américains qui débarquent et tout, complètement fou. Merci pour cette tranche d’histoire sur ta ville 😉
C’est vrai que c’est assez fou.
Fallait y penser Florence ! Un brin d’histoire intéressant… heureusement elle ne m’empêchera pas de visiter Marseille dès que je le pourrais 🙂
Ce serait dommage de s’arrêter à cela 😀
Eh ben j’avoue que je prèfère la blancheur de Marseille sous le soleil 🙂
😀